Vilfredo Pareto (1848-1923) ou la loi des 80/20
Saviez-vous que 20% de la population détient 80% des richesses ?
Que 20% des produits représentent 80% du chiffre d’affaires ?
Ou encore que 20% des causes entraînent 80% des conséquences ?
Bon, nous pourrions continuer longtemps comme ça, mais que signifie exactement ces histoires de 80/20 ?
C’est un économiste italien, Vilfredo Pareto qui a élaboré cette loi de répartition selon de multiples observations.
Elle s’applique à tous les niveaux de notre vie, aussi bien en économie que dans le monde de l’entreprise ou dans la gestion de nos affaires personnelles.
Un principe qui permet de faire le tri entre les tâches importantes et celles considérées comme secondaires.
Mais qui était vraiment Vilfredo Pareto ?
Et comment a-t-il assimilé cette loi des 80/20 ?
Un parcours plutôt subversif
Ingénieur de formation, Vilfredo Federico Samoso Pareto naît en France en 1848.
Il est le fils unique du marquis de Pareto, expulsé d’Italie pour activité républicaine et de Marie Métenier, issu d’une famille française de modeste vigneron.
Vilfredo fait ses études primaires à Paris et poursuit son cursus scolaire à Gêne, après la réhabilitation de son père.
Diplômé de l’institution polytechnique de Turin, il travaille au sein de la compagnie des chemins de fer puis comme ingénieur des forges.
Une belle carrière qui le conduit à la direction des usines métallurgiques de San Giovanni Valdarno, près de Florence.
Il se sent toutefois à l’étroit dans cette société florentine dont il a pourtant construit les fondations à partir de 1874, animant notamment les campagnes libre-échangistes de Cavour (homme politique considéré comme l’un des « pères de la patrie » italienne).
Orateur de talent, ses conférences et ses articles deviennent célèbres pour ses critiques provocatrices.
En tant que fervent libéral, il conteste les prises de position du gouvernement de l’époque.
Des conséquences indirectes qui se répercuteront dans sa tentative de mener une percé politique en essuyant deux échecs successifs.
Il s’oriente ensuite sur le tard, mais avec brio dans une carrière universitaire et devient maître de conférences à l’université de Florence.
En 1889, après la mort de ses parents, Pareto décide de changer de style de vie, mais là encore, il bouscule les institutions.
Jugés trop subversif à l’encontre du régime de Francesco Crispi, ses cours sont suspendus.
Vilfredo trouvera cependant, à la suite de ses théories en macro-économie (dont son fameux 80/20), un nouvel élan à la prestigieuse chaire d’économie de Lausanne, en succédant à Léon Walras en 1893.
Vivant désormais en Suisse, sa femme d’origine russe le quitte en 1902.
Il vivra ensuite jusqu’à sa mort, au côté d’une jeune française Jeanne Régis.
En 1909, Vilfredo Pareto abandonne l’enseignement pour se consacrer entièrement à la sociologie et à l’écriture.
Son nom passera à la postérité, associé à son fameux principe 80/20.
La loi des 80/20
En observant à la fin du XIX ème siècle la fiscalité de plusieurs pays européens, Pareto en tire les conclusions suivantes : 1/5 des habitants possèdent 4/5 du patrimoine national.
Autrement-dit, que ce soit le jeune royaume d’Italie, l’Angleterre en plein essor industriel ou encore la vieille Russie agraire, il constate partout une répartition des richesses similaires : soit 20% de la population en détient environ 80%.
Or il remarque aussi qu’une redistribution des richesses serait vaine dans la mesure où cela ne modifierait en rien l’organisation de la société.
Pareto poursuit qu’un équilibre issu d’une économie de marché, cher à son homologue Walras est une utopie.
Il se rend compte qu’une distribution optimale des ressources, si dans un premier temps améliore le sort d’un individu, elle dégrade celui d’un autre.
De toute façon, aucun modèle politique ne trouve grâce à ses yeux.
Il s’évertuent à contester toutes les idéologies.
Infatigable pourfendeur du socialisme, ses sarcasmes envers ses contemporains lui donneront raison, surtout après la boucherie de la première guerre mondiale et la répercussion désastreuse de l’économie d’après-guerre.
Un principe toujours autant d’actualité
Comment bien vivre le principe 80/20 ?
Peut-être en travaillant moins pour gagner plus 😉
Nous avons déjà évoqué que 80% des richesses sont détenues par 20% de la population.
D’autres économistes et scientifiques se sont rendu compte que c’était vrai non seulement sur la répartition des richesses mais également dans quantité d’autre domaine de la vie courante.
Par exemple, 20% de nos vêtements sont portés 80% du temps.
Parce que nous avons nos habits préférés et qu’ils s’usent beaucoup plus vite du fait de les porter plus souvent.
On a pu aussi observer dans le cadre d’une étude issue des compagnies d’assurance que 20% des conducteurs représente 80% des accidents.
Même constat pour l’industrie du cinéma, 20% des films font 80% des entrées.
Évidemment, ceci est une moyenne et il peut y avoir une variante entre 75,89 comme 26,54.
L’idée est que finalement, nous vivons perpétuellement dans un déséquilibre, alors autant le tourner à notre avantage.
Quel que soit le domaine d’ailleurs.
En ce qui concerne l’argent, 80% de notre revenu vient de 20% de nos efforts.
Au niveau professionnel, 20% de notre concentration effectue 80% de notre efficacité.
Enfin c’est davantage flagrant en marketing puisque 20% des produits font 80% du chiffre d’affaires et 20% des clients font 80% des profits.
En résumé, ne travaillons pas plus, mais plus intelligemment 😉
Comment ?
Agissons moins, pensons plus, pensons stratégie.
Car une action réfléchie nous donne beaucoup plus de puissance dans l’action.
Et ce n’est certainement pas Vilfredo Pareto qui nous contredirait.
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Bonjour Jean-Charles,
Encore une bien belle histoire mais qui me laisse un goût amer.
En effet, si l’on répartit mieux les richesses de la terre cela veut dire que l’on va en retirer à d’autres mais si ces derniers sont déjà très riches ou immensément riches ça vaut quand même la peine. On ne mange pas 3 steaks au déjeuner
En revanche travailler moins mais plus intelligemment me semble un bon objectif
Cette étude de 20/80 me laisse un goût amer parce que cela voudrait dire que jamais jamais les choses ne vont évoluer ? Difficile avec ma mentalité et mon caractère d’envisager que tout va rester en l’etat puisque yout se transforme
Qu’en penses-tu ?
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Intéressante présentation de la fameuse loi 80/20.
Appliquée au quotidien, la question est donc de savoir comment tu identifies les 20% de tes effort qui produisent 80% du résultat.
Qu’en penses-tu Jean-Charles ?
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1) Oui, mais « se concentrer sur les taches où nous sommes le plus efficace », ne veut pas dire qu’elles sont les 20% qui produisent 80% des résultats.
D’accord avec ça ? 🙂2) Je ne connais pas cet ouvrage et l’inscris sur ma (longue) liste.
Merci JC.
Jean-Luc (de Moralotop) Articles récents..J’ai un problème, j’ai moins de problèmes ! -
J’aime bien que tu parles de la loi des 80/20 ici parce que cela choque et déplait à beaucoup de gens qui trouvent cette idée « injuste ». Pourtant elle est plus qu’une idée, c’est une réalité. Même si l’on redistribuait toutes les richesses de façon égale, après un certain temps, le ratio serait le même. Certains n’y croient pas, or c’est une évidence. Déjà par le simple fait que nous voulons tous des choses différentes et nous agissons différemment. Il suffirait de donner 100 euro à 10 personnes différentes et voir à la fin de la journée ou de la semaine auprès de chacune de ces personnes, ce que ces 100 euro sont devenus: on aura toujours bien quelqu’un qui aura trouvé le moyen d’en faire 200 euro et quelqu’un qui n’aura plus un rond en poche. (et après on dira à celui qui en a 200 de partager la moitié avec celui qui a tout dépensé LOL)
Bref, comme tu dis, l’idée c’est pas de bosser + dur, mais + intelligemment en utilisant l’effet de levier.
Très bon sujet que tu as évoqué 😉 bon dimanche!
PureNrgy Articles récents..Les Personnages de Fiction avec qui j’aimerais passer une journée -
j’aime beaucoup ton blog ! Merci pour ces partages d’infos
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